Le blues de la langue française

Même si cela fait bien longtemps que je ne me fais plus d'idées sur la qualité de la langue française, et d'ailleurs qu'il peut arriver à tous de faire des fautes, je me dis parfois qu'elle reste malgré tout importante. Le français fait, certes, parti de notre quotidien et nous pouvons nous débrouiller avec une approximation ou parfois même du langage sms, mais qu'en est-il du reste du temps? Des lettres officielles, des dossiers de demande de subvention, des lettres de motivation ou tout autre document qui doit un temps soit peu ressembler à quelque chose? Là est la question.

Qu'en est-il de l'argumentation, des jeux de mots, de l'esprit critique ou d'analyse si plus personne ne fait attention à ce qu'il dit! Tout perd son sens. Sans compter que si on laisse faire et qu'on suit la mouvance, on finit par ne plus arriver à s'exprimer correctement. C'est ce que je vois tous les jours avec des élèves qui font une dizaine de fautes à chaque phrase, qui n'arrivent plus à livrer leurs idées parce qu'ils préfèrent utiliser un langage ultra-réduit qu'ils tiennent de la "nouvelle culture" ou tout simplement, n'arrivent plus à comprendre un simple énoncé. Ce n'est pas grave si le "ça" disparaît au profit d'un "sa" à double usage? Ils ont surement raison me diront certains, après tout, ce n'est pas grave de changer le sens des phrases et de passer à côté de l'essentiel.

Ce ne sera pas grave non plus lorsqu'ils limiteront leurs chances notamment avec une lettre de motivation remplie de fautes qui agacera le potentiel futur employeur. Ce n'est pas grave si nous ne savons plus écrire, plus nous exprimer correctement, plus parler. Après tout, dis-je de façon ironique, à quoi ça sert la liberté d'expression? Nous n'aurons qu'à suivre bêtement ceux qui sauront mieux parler que nous, comme des moutons...